Jeff Tatard - Sport ou pas sport quand on est malade
Connaissez-vous la réthorique favorite de Winston Churchill pour justifier sa longévité ? « No Sport ! ». Pourtant près d’un siècle plus tard, il n’est quand-même plus à prouver que la pratique du sport, ou au moins d’une activité physique régulière, soit plutôt bénéfique... Mais quand est-il lorsqu’on est malade ? Sport ou pas sport ?
Par Jean-François Tatard
La maladie infectieuse et contagieuse qui se caractérise par de la fièvre et un abattement général avec des symptômes qui ressemblent à ceux du rhume ou de la bronchite est l’ennemi juré des cyclistes et des triathletes et pas seulement. Cette infection n’est pas à prendre à la légère, surtout pas pour les sportifs !
Avec Running Conseil je suis allé prendre conseil auprès du Docteur AUMONT, le médecin du PSG et qui me suit depuis plus de 10ans.
GRIPPE OU ÉTAT GRIPPAL ?
Attention, il y a la grippe et il y a l’état grippal. Dans les deux cas, les symptômes sont les mêmes mais leur intensité varie. Si vous êtes fatigué, courbaturé, fiévreux, que vos voies respiratoires sont irritées, c’est que la vraie grippe ou le Covid sont passés par-là. Et là, vous pouvez oublier d’aller pédaler, d’aller nager ou d’aller courir. Même pas la peine de chausser vos Tongs. Vous serez incapable de faire plus de 10 mètres ! Restez au lit !
QUEL SPORT PENDANT LA GRIPPE OU LE COVID ?
Le lit : c’est le seul sport autorisé pendant la grippe ou le COVID. Et qu’on s’entende, parce que je vous voir venir, le lit mais seul. Déjà parce que vous risquez de contaminer votre partenaire et d’autre part parce qu’il s’agit en priorité de vous rétablir. Pendant cette période le corps s’adonne à un autre sport, il produit des substances toxiques destinées à détruire l’agresseur. Et l’agresseur c’est le virus ! Superficiellement, il va vous falloir au moins trois jours minimum pour bagarrer contre l’agresseur. On parle même de plus de 10 jours pour le Covid. Et en profondeur, encore davantage.
PAS DE SPORT !
Avec le Covid ou la grippe ou d’ailleurs avec une quelconque infection qui provoque de la fièvre, des frissons, des courbatures, de puissants maux de tête, une congestion des bronches, etc, on ne se pose pas de question : c’est Winston Churchill qui a raison « no sport ! ». En tout état de cause, il est plus que probable que vous ayez du mal à vous extraire du lit. Le Covid comme la grippe, même si vous êtes de solides gaillards et que les probabilités que vous vous en sortiez sont bonnes, c’est quelque chose de très très sérieux et lorsqu’on les attrape, tout le corps se mobilise pour guérir. Il est donc primordial de lui laisser faire le job et de ne pas lui ajouter de travail supplémentaire au risque de se blesser et de se rendre encore plus malade voire même, dans les cas les plus extrêmes de développer une infection cardiaque ou une embolie. Et là, ça ne rigole plus du tout…
NUTRITION & HYDRATATION
Alors, si vous présentez les symptômes de la grippe ou que vous avez de la fièvre, restez chez vous, reposez-vous et concentrez-vous sur une bonne nutrition et une hydratation suffisante. En plus, vous éviterez de contaminer vos copains. Votre heure reviendra plus tard !
QUAND REPRENDRE LA ROUTE ?
Si vous avez fait une pause pour un simple rhume, la réponse est toute bête : dès que vous vous sentez mieux !
Pour la grippe et tout autre épisode viral ou bactérien sérieux, il faut d’abord attendre de ne plus avoir de fièvre puis laisser passer quelques jours pour reprendre des forces sous peine d’être à plat pour le reste de la saison. On ne compte plus le nombre de cyclistes qui ont anéanti une saison entière parce que ils n’ont pas respecté cette étape crucial au processus de rétablissement après leur grippe. « Le maître mot c’est progressivité » nous répète le Docteur Laurent AUMONT pour assurer un retour solide. Avec un autre mot d’ordre « écouter son corps » dit-il. On se sent souvent complètement vidé après une grippe et il faut accepter de prendre le temps pour revenir à son niveau.
SON CONSEIL ?
Il n’est pas judicieux de reprendre l’activité physique avec un état fébrile, et encore moins de reprendre une activité physique sous anti-inflammatoire post-grippe, c’est même la pire des erreurs car on masque la douleur et cela biaise le travail immunitaire et d’autre part cela implique un risque de lésions rénales si l’état d’hydratation est altéré suite à une fièvre aussi prononcée. Par voie de conséquence cela va entraîner également une perte hydrique non compensée. De plus, certaines pathologies nécessitent plus de repos que d’autres et certains médicaments ne sont pas très compatibles avec l’activité physique. Et si vous reprenez, après un minimum de cinq jours de repos total. Sans aucune activité physique. Commencez par faire un test sur 50 minutes en tournant les jambes à allure de sénateur. Pas plus vite. Si l’essai est concluant. Rajouter 15 minutes de plus deux jours plus tard auxquelles vous pourrez agrémenter cinq accélérations sur 15 ou 20 secondes pour vérifier comment répond l’organisme. C’est seulement au bout d’une semaine de reprise très progressive, que vous pourrez imaginer reprendre un plan, lui aussi tout aussi progressif.
CONCLUSION
N’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre médecin ou d’un médecin du sport. En effet, certaines pathologies nécessitent plus de repos que d’autres et certains médicaments ne sont pas très compatibles avec l’activité physique. L’exemple des antibiotiques de la famille des quinolones et des fluoroquinolones sont parfois responsables de tendinites même après l’arrêt du traitement. Faites attention ! Cela ne ferait encore que faire reculer votre retour.
De toutes les vertus, celle qui nous amène le plus loin…L’apprentissage de la patience, c’est aussi ça le cadeau caché à l’apprentissage de notre sport !
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